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29 novembre 2013 5 29 /11 /novembre /2013 17:17

principe initialPetite pause conceptuelle dans un monde kafkaïen.  

 

Utiliser un jargon professionnel est risqué. En l’occurrence, utiliser le mot « activité » dans le sens que lui donnent les organisateurs systématiciens est ouvrir en grand la porte à des malentendus car il peut recevoir bien des interprétations. Néanmoins, si l’on veut être aboutir à un résultat logique, il faut être précis.

 

Dans tous les billets de ce blog, le mot activité a une acception très précise : une activité est la mise en œuvre de l’ingéniosité humaine en vue d’obtenir un résultat recherché.

Pour l’homo sapiens fondamental, toute dépense d’énergie vitale n’est jamais gratuite, une activité n’existe qu’en fonction d’un résultat intéressant à obtenir. D’abord, elle implique un travail humain et le mot français « travail »évoque un instrument de torture le tripalium, c’est sans ambigüité. Une activité implique aussi, très généralement, l’utilisation de ressources autres que le travail humain : fournitures, équipements, infrastructures. Ces ressources sont consommées en une fois ou progressivement (par usure ou obsolescence) lors du déroulement de l’activité concernée. Si elles sont sacrifiées, c’est en vue du résultat.

Par ailleurs, une activité nécessite une organisation particulière et une organisation générale, surtout si l’on se positionne dans une observation macroscopique. Un travail collectif doit être structuré grâce à une répartition des tâches pour aboutir à un résultat, et, dans notre système socioéconomique mondialisé, toutes les activités sont finalement interdépendantes et nécessitent factuellement une coordination générale.

 

Le résultat visé par une activité est appelé sa finalité. Celle-ci n’est pas toujours en cohérence avec ses résultats factuels pour plusieurs raisons.

La première tient à une mauvaise appréciation des moyens, compétences ou règles d’organisation et de pilotage nécessaire.

La seconde tient à ce que des résultats annexes, non envisagés a priori, viennent altérer directement ou indirectement le résultat visé et plus ou moins bien obtenu.

La troisième est que les finalités recherchées respectivement par le promoteur de cette activité, par son organisateur et par ses acteurs ne sont pas cohérents. Chacun pousse dans son sens et le résultat final déçoit tout le monde.

 

Dans une analyse des activités, comme dans n’importe quelle analyse, il est nécessaire d’être objectif.

Les déroulements factuels des activités peuvent être observés sans parti pris, de même que les tâches effectuées et les consommations de ressources diverses. Il en est de même pour les résultats constatés, même si, très généralement, les promoteurs de ces activités essayent de mobiliser l’attention sur leur composante positive (par rapport à une finalité convenue dans le cadre d’un politiquement correct), tout en s’efforçant de camoufler leurs composantes parasitaires.

Par contre, les finalités retenues respectivement par les promoteurs, les organisateurs, les pilotes factuels et les acteurs peuvent être très variables et inavouées. Elles sont généralement masquées derrière des prétextes car elles reflètent des préoccupations individuelles égocentrées et pas nécessairement gratifiantes. La seule considération objective qui puisse les concerner est le degré de satisfaction affiché par les « héritiers factuels » des différentes composantes du résultat (je n’ose utiliser le terme « bénéficiaire »).

 

Les billets de ce blog reflètent les résultats d’une activité d’analyse des processus, autrement dit des enchaînements d’activités, qui interviennent dans la vie économique. Elle débouche sur une modélisation qui offre des angles d’observation originaux par rapport aux modélisations classiques. Celles-ci reposent en effet sur l’observation de réputées « richesses » quantifiées sans aucune possibilité d’objectivité.

La méthode adoptée a été choisie pour éviter l’entorse déontologique, systématiquement ignorée par les analystes classiques, qui consiste à utiliser, pour quantifier les richesses, des instruments de mesure dont l’étalonnage est affecté par les résultats des mesures fournies par les dits instruments, les cotes et les cours des changes.

 

L’analyse macroscopique des activités m’a conduit à les regrouper par grandes familles en fonction de leur finalité classiquement retenue. Leurs résultats sont observés selon leur impact sur le degré de satisfaction de leurs parties prenantes, apprécié au travers des comportements induits chez elles par ces résultats.

Cette façon de procéder amène à inviter au débat le concept d’utilité.

 

D’après les dictionnaires, l’économie est constituée de l’ensemble des activités de création, de distribution et de consommation de richesses. Les activités de l’homo sapiens n’étant pas gratuites, la finalité de l’économie ne peut être, objectivement, que de permettre, de développer et/ou d’optimiser la consommation.

Toutes les activités qui concourent factuellement à cette finalité, dans notre acception, constituent l’économie réelle. Cette caractéristique de réalité s’apprécie en fonction des consommations sur lesquelles elles débouchent.

 

La famille des activités spéculatives est constituée uniquement de celles qui consistent à mouvementer des liquidités afin d’acheter et de revendre des « supports spéculatifs » en vue de dégager des plus-values pour faire grossir les comptes courants utilisés. Cette nature d’activité n’apporte aucune amélioration des potentialités factuelles de consommation, elle ne débouche que sur le grossissement conventionnel de bulles d’actifs d’une part et sur des changements dans les soldes de certains comptes courants d’autre part. Leur consommation de ressources est négligeable (communiquer un ordre par voie électronique). Elles ne sont donc pas retenues ici comme faisant partie de l’économie réelle

Par contre, ces activités spéculatives s’accompagnent de différentes activités annexes. Les bénéficiaires de la spéculation utilisent pour consommer une partie des liquidités créées à partir de rien par le crédit scriptural. La manipulation frénétique des liquidités nécessite des activités de gestion des flux monétaires, d’ouverture de crédits, de collecte d’intérêts, etc. Ces activités annexes permettent d’assurer par des revenus la consommation des acteurs qui s’y consacrent et s’intègrent par ce fait à l’économie réelle.

En matière de résultat global pour l’économie, les activités spéculatives engendrent indirectement des transferts de pouvoir d’achat vers les acteurs de ces activités annexes. Elles entraînent corrélativement, pour un volume donné de richesses consommables disponibles à un moment quelconque, une diminution du pouvoir de consommation pour les autres classes de population.

L’appréciation de leur utilité globale suscite un débat souvent ouvert et jamais refermé tant les avis sont contradictoires selon les points de vue.

Comme exemple typique d’activités spéculatives et de leurs annexes réelles, nous pouvons par exemple retenir en bloc toutes les activités qui se développent autour des « produits dérivés ».

 

Une autre famille fait débat, les activités de nature politique. Dans notre acception, ce sont celles qui permettent d’acquérir et de conserver un « statut socioéconomique » par un consensus suffisant. Elles se déroulent en correspondance avec tous les organismes qui nécessitent une organisation établie pour pouvoir développer leurs propres activités. C’est le cas des organismes de gouvernance étatique mais aussi, à des degrés divers, de tous les autres organismes de l’économie. Elles sont d’autant plus développées que les besoins d’organisation, donc de structuration des tâches des acteurs, sont importants. C’est le cas en particulier de toutes les grosses organisations collectives  intervenant dans l’économie réelle.

Un statut donne des droits, donc des outils de pouvoir. Les activités politiques sont également des instruments de concentration de pouvoir chez certains donc de perte de pouvoir relatif chez d’autres.

Elles ne débouchent directement sur aucune modification des potentialités de consommation globale à un instant donné mais à des transferts du pouvoir de consommer.

Je les classe dans les activités de l’économie réelle pour deux raisons. La première est que, pour permettre une efficacité collective, il est indispensable de structurer les fonctionnements collectifs. Elles répondent à un besoin avéré et existent chez tous les primates sociaux (et d’autres espèces). La seconde est que les pouvoirs en question agissent directement sur le pilotage des activités de l’économie réelle et sur leurs évolutions.

Quand elles opèrent des transferts de pouvoir factuel au point que les activités de production réelle (de richesses consommables) se trouvent concentrées sur une minorité d’acteurs qui s’épuisent, alors que les pouvoirs de consommations sont redistribués à des classes de population factuellement oisives en termes d’utilité par rapport à la nécessité de produire globalement pour consommer globalement, elles provoquent dans l’économie réelle et dans la société des dégâts collatéraux tels qu’elles deviennent parasitaires.

Ces activités politiques sont accompagnées de nombreuses activités annexes de support qui n’apportent rien au potentiel global de consommation, ni quantitativement, ni qualitativement, mais qui mobilisent des ressources qui pourraient être utilisées plus utilement.

Comme exemple du parasitisme résultant d’un activisme politique débridé, nous pouvons citer les « mille-feuilles » administratifs ou l’accumulation d’articles de réglementation tellement nombreux qu’il est impossible d’en assurer la cohérence opérationnelle.

 

Ce regard porté sur les activités de l’économie en général et de l’économie réelle en particulier me conduit à  penser que la crise multidimensionnelle où nous pataugeons résulte de l’asphyxie de cette économie réelle par des activités annexes sans utilité probante, générées dans le système socioéconomique en raison d’un développement exagéré des manœuvres spéculatives et des agitations politiques. L’individu lambda est dépassé par le système et se débat comme il peut, à l’aveuglette. Mais c’est juste mon avis.

 

à plus …

commentaires

A
<br /> L’« analyse des processus, autrement<br /> dit des enchaînements d’activités, qui interviennent dans la vie économique, débouchant sur une modélisation qui offre des angles d’observation originaux par rapport aux modélisations<br /> classiques », fait sans doute le succès des organisations qui la pratiquent.<br /> <br /> <br /> Goldman Sachs, Exxon Mobil, le PCC, l’IPCC,<br /> seraient des exemples d’organisation financières, économiques, politiques ou scientifiques qui pratiquent en virtuoses la macroscopie multidimensionnelle orientée vers leur domaine d’activité et<br /> vers l’intérêt de leurs collaborateurs, dirigeants, clients, usagers ou dirigeants.<br /> <br /> <br /> Rien de tel n’est mis en place par nos<br /> systèmes démocratiques nationaux pour assurer le bien être du citoyen lambda. Le système de désignation met en place des dirigeants relativement incompétents. L‘organisation est du type<br /> « millefeuille », coûteux, redondant et inefficace. « Le degré de satisfaction de leurs parties prenantes, apprécié au travers des comportements induits chez elles par ces résultats » est pris en compte cahin-caha d’autant plus qu’il<br /> entre en concurrence avec le degré de satisfaction des organisations dirigées de façon efficace par les plus compétents utilisant les outils de gestion et de modélisation les plus pointus.<br /> <br /> <br /> Les états ne sont pas organisés pour se focaliser sur le bien-être économique du citoyen lambda, ni pour s’imposer face aux organisations transnationales. Même s’ils disposaient du puis<br /> puissant des macroscopes multidimensionnel, ils utilisent encore toujours le bronze ou la pierre polie.<br /> <br /> <br /> Que faire ?<br />
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A
<br /> Ceux qui pratiquent la macroscopie multidimensionnelle savent comment obtenir les résultats qu’ils recherchentet manier les « activités annexes sans utilité probante » pour<br /> asphyxier ou développer sélectivement l’économie réelle ou irréelle en leur faveur.<br /> <br /> <br /> Leurs organisations<br /> dominent le secteur d’activité socioéconomique ou politique dans lequel ils exercent, et utilisent les crises comme opportunités de croissance ou de dominance.<br /> <br /> <br /> Hélas, semble-t-il,<br /> aucun praticien du macroscope multidimensionnel ne se soucie d’apporter à l’individu lambda dépassé par le système, des solutions autres qu’un éclairage brillant, inutilisable par celui que l’aveuglette afflige.<br />
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Pour en savoir plus, se reporter à la page "Le masque d'Esope";
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